mercredi 18 décembre 2013

Enragée un jour, enragée toujours!

Beaucoup de choses aujourd'hui me font réfléchir, me heurter à mes stéréotypes, à ce que je crois être des convictions profondes. Pas un jour, pas un débat, sans me dire, est ce que j'en sais assez pour donner mon opinion, est ce que mes ressentis, totalement subjectifs feront avancer le débat dans un monde où l'on s'écoute le nombril avant tout?

Et si tout simplement on acceptait l'idée que l'on ne puisse pas vivre tous ensemble. Que la notion même d'unité humaniste relève de la simple utopie. Je la perçois comme une uniformisation humaine, mais selon quel modèle? Parce qu'aujourd'hui, comme depuis Mathusalem, il est bien question de ça: je veux que tu sois comme moi! Dans notre couple, notre vie, notre travail, notre pays, notre planète. Je veux que tu sois comme moi! Sacré bordel quand on sait que l'on est tous unique!

Depuis mon enfance, j'ai le souvenir de me construire en me disant que je ne voulais surtout pas ressembler à tout le monde ... Quid de mon avenir d'humaine?

Cela dit il est des choses qui en tant justement qu'humaine, bien avant que femme, qu'occidentale, qu'athée, que française, de gauche et j'en passe, il est des choses que je ne supporte pas. Il est des dogmes, des courants de pensée que je lis, vois, entends ça et là qui me donnent la gerbe. Et pire que tout, comment peut-on encore réclamer acceptation, tolérance et intégration quand soi-même par ses pensées, ses actes, ses paroles et croyances, on fait ce que l'on dénonce?

Intégration, le vilain mot du moment! S'intégrer, se fondre, s'immiscer pour ne faire qu'un, presque une fusion. Je n'ai aucune envie de fusionner avec quiconque sans mon consentement. Pourquoi j'irai m'intégrer dans des cultures, des us et coutumes, des cultes, des mouvements qui ne sont pas miens? Comment je le pourrais d'abord sans être en perpétuelle confrontation entre les autres et moi, entre leurs mondes et le mien, entre leurs désirs et les miens?

Il y a peu encore, on m'a reproché mon manque de tolérance du fait que j'étais athée. Petites définitions en direct de chez notre pote Wiki

Athéisme: L’athéisme est une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit, contrairement, par exemple, au déisme et au théisme qui soutiennent ces existences, ou à l’agnosticisme qui considère que personne ne peut répondre à ces questions. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».

Tolérance: 
Dans son sens le plus général, la tolérance, du latin tolerare (supporter), désigne la capacité à accepter ce que l'on désapprouve, c'est-à-dire ce que l'on devrait normalement refuser. En construction ou en dessin par exemple, on dit qu'on peut tolérer une certaine marge d'erreur.
Au sens moral, la tolérance est la vertu qui porte à accepter ce que l'on n'accepterait pas spontanément, par exemple lorsque cela va à l'encontre de ses propres convictions. C'est aussi la vertu qui porte à se montrer vigilant tant envers l'intolérance qu'envers l'intolérable.
Toute liberté ou tout droit implique nécessairement, pour s'exercer complètement, un devoir de tolérance.
Selon John Locke, la tolérance signifie « cesser de combattre ce qu'on ne peut changer ».
Selon certains moralistes, la notion de tolérance est associée à la notion absolue de bien et de mal. La tolérance s'exerce lorsqu'on reconnaît qu'une chose est un mal, mais que combattre ce mal engendrerait un mal encore plus grand.
La tolérance peut alors conduire à une abstention volontaire dans le combat contre un mal identifié comme tel. Cette abstention n'est pas motivée par une relativisation des notions de bien et de mal, mais au contraire par la pleine conscience d'un mal qui ne peut pas être combattu sans produire un autre mal plus grave encore.

Si j'ai bien lu je vois pas en quoi mon athéisme est intolérant! J'accepte l'idée que certains croient en ce qu'ils peuvent bien croire, mais je ne reconnais aucun dieu. Dois-je pour autant être brûlée sur un bucher? Mon intolérance relèverait plutôt du fait que je ne supporte pas les bénis oui-oui, grenouilles de bénitier, les fous de la burka, les fanas des colonies israélites, bref tout ceux qui se cachent derrière un Dieu pour imposer une vision du monde, de l'humain, de la femme hostiles. Honnêtement d'eux ou moi, lequel est le plus intolérant???

Parce qu'aujourd'hui ce qui me choque bien plus que de voir une femme portant le foulard, mes voisins le samedi avec la kippa, une famille bien comme il faut en bleu marine et verte bouteille sortant de l'église chaque dimanche matin, ce qui me met hors de moi, me donne envie de hurler, c'est quand ces gens décident soudain que leur modèle est le bon! Et là, ils usent et abusent de la notion même de tolérance, nous renvoyant hypocritement à des notions somme toutes très subjectives et personnelles, voire réécrites,  de bien et de mal.

Accepter ce que l'on n'accepterait pas spontanément! Mais au final c'est quasi inhumaine la tolérance.Cela reviendrait à devoir sans cesse changer son fusil d'épaule. Bien sûr, que la définition de notre ami Wiki est à prendre au sens philosophique. La tolérance, une vertu qui nous pousse à toujours se remettre en question et ne pas voir que par le bout de notre petite lorgnette.

Cependant, il y a des choses qui restent et resteront intolérables, jusqu'à ce que l'on fasse preuve de tolérance ...

Bref, je me fous bien de savoir en quoi tu crois, parce que ça ne regarde que toi!

jeudi 5 décembre 2013

Pleure ma fille, le lion est mort ce soir!

Je crois qu'il fut la première figure politique emblématique qui s'est imprégnée dans mon coeur, mon cerveau, et tout ce qui faisait à l'époque mon esprit d'adolescente. Il a été un modèle, un leit motiv pour toute forme d'injustice. Son combat a été bien au delà des frontières sud-africaines, il a touché des peuples, un monde, sa lutte a résonné bien au delà des couleurs de peau, des origines ou appartenances. Ce soir, j'ai l'impression d'avoir perdu une partie de ce qui a fait ma vie. Ma mère m'a bercée de luttes pour le respect, la tolérance, la liberté, l'égalité de tous. Je suis heureuse d'avoir pu être bercée par vos mots Mr Mandela, je suis heureuse d'avoir pu être émue par l'homme que vous étiez, que vous serez à jamais. En tant qu'enseignante, j'ai toujours appris à mes élèves qui vous étiez, pour quoi vous vous battiez et dans cette société si individualiste, vous resterez un exemple. J'espère un jour l'apprendre à mon enfant.

Un simple merci ne suffirait pas pour votre sacrifice, mais il est sincère, alors merci. J'espère qu'enfin vous pourrez être en paix.

"Je n'étais pas un messie, mais un homme ordinaire qui était devenu un leader en raison de circonstances extraordinaires." N. Mandela